Sunny Afternoon — Juniper. (terminé)

Sunny Afternoon — Juniper. (terminé) Seatigers469

JUNIPER L. SMITH & ANISE R. O'MALEY.

LE JARDIN BOTANIQUE, JUST AFTER LUNCH.

Matinée morose pour la jeune Anise. Le soleil n'est pas aussi vivace que celui qui avait éclairé la ville ces derniers jours, et, comme à son habitude, laissa ses humeurs se laisser guider par le temps. Elle s'était décidée à passer la journée chez elle, enroulée dans un grand plaid, et sourit en se rappelant qu'elle avait l'appartement pour elle tout seule, Zéké ayant découché. Néanmoins, ses plans ne tinrent pas longtemps. A peine eut-elle pris sa douche que de violents rayons de soleil traversèrent les fenêtres. En même temps que ces derniers la réchauffaient, elle reprit instantanément des couleurs et fila dans sa penderie, soudain désireuse de sortir. Elle opta pour un short en jean, un débardeur simple noir et des converses basses noires.

Sa matinée, elle la passa seule, loin du fracas new-yorkais et pourtant elle y était toujours, à New York, sa grosse pomme, celle qui l'avait vue naître. Parfois, elle voulait s'échapper de cette ville, comme si c'était une prison tout en étant un paradis. Elle a tellement de souvenirs ici... et tellement peu également ! Elle voudrait se souvenir, se rappeler des moments passés avec ses parents et dont elle n'a aucune idée. Il n'y a que les flammes... Que cette nuit qui lui reste en mémoire. Et la seule chose qu'elle pouvait faire, c'était vivre avec. Alors des fois, elle imaginait l'océan et, surtout, elle imaginait le désert. Pas celui de sable, non. Celui de terre rugueuse, aux collines pleines de cactus, aux espaces infinis qui s'étendraient devant elle. Un jour, peu importait si elle revenait ou pas, elle irait dans un endroit comme celui-la.

Finalement, au bout de plusieurs heures, elle remarqua un vendeur de hot-dogs et le rejoignit, en commandant un — sans saucisse, elle y était allergique, et non, ce n'était pas une blague — et retourna sous son arbre, scrutant les visiteurs du parc un à un. Zéké lui avait dit que ça ne viendrait pas tout seul ; qu'il faudrait s'entraîner longtemps et avoir beaucoup de patience. Néanmoins, elle en avait marre d'attendre. Maintenant qu'il avait incrusté dans son esprit l'idée qu'elle contrôle sa télépathie, elle ne pouvait s'empêcher d'en vouloir toujours plus. Et dire qu'à sa première manifestation, elle s'était promis de ne jamais accepter ce qu'elle considérait comme une malédiction. Les pensées des personnes leur étaient propres, elle n'avait tout simplement pas le droit de violer leur intimité de la sorte ! Maintenant... Maintenant, elle ne avait plus quoi penser. Evidemment, une pointe de remords l'envahissait à chaque fois qu'elle pénétrait dans un esprit, mais elle voulait contrôler ce don. Sinon, c'était lui qui la contrôlerait, comme il l'avait fait depuis son apparition. Maux de tête, évanouissements même, il lui menait la vie dure depuis des années. Si ses parents avaient été là, l'auraient-ils conseillée ? Qu'auraient-ils choisi pour elle ? Possédaient-ils des dons également, ou était-elle la première de son arbre généalogique à en manifester les symptômes ?

Le soleil brillait dans le ciel et les visiteurs étaient pour la plupart assis à manger en petits groupes. Avant de commencer son « exercice », elle sortit son téléphone de son sac et envoya un message à l'une de ses amies, Juniper, pour l'inviter à partager cette belle après-midi ensoleillée au jardin botanique. Une fois le message envoyé, elle scruta les gens, jugeant de celui qui aurait l'esprit le plus ouvert. Parfois, elle se demandait pourquoi son don était si difficile à contrôler. Il lui arrivait, d'un seul coup, d'entendre absolument toutes les pensées des personnes environnantes sans être capable de stopper ce flux, et d'autres fois il lui était impossible d'entendre plus qu'un chuchotis indescriptible. Enfin, elle trouva celui qu'elle cherchait. Il devait avoir son âge, la vingtaine, des cheveux bruns en bataille et un sourire enjôleur. Les mecs stupides, elle les connaissait par coeur. « ... qu'il ne m'a pas vu. Si il devinait que le mec dans la chambre, c'était moi, je serais mort. Merde, qu'est-ce qui m'a pris ?! Pf... Elle m'a amadouée, pour sûr ! » Anise haussa les sourcils, dépassée. Ce genre d'histoires ne l'intéressaient absolument pas. Elle jugea une autre personne, une grande femme blonde à l'allure austère. « Quand même, nous sommes en 2212 mais les JEUNES ! Aucune tenue... ». Pffff. Elle ne trouverait rien de bien intéressant ici, elle aurait dû le deviner dès le début.

Elle n'eut pas le temps d'y penser plus longtemps, elle remarqua la silhouette de son amie au loin et leva un bras pour qu'elle la reconnaisse de loin. Elle hésita à crier, ne désirant pas particulièrement attirer l'attention sur elle. Elle était d'un naturel beaucoup trop timide pour pouvoir hurler à tout bout de champ.

Invité

Les bruits de la pluie tombant sur le toit... C'est tout ce que pouvait entendre Juniper. Il pleuvait si fort, que même la musique réglée au volume maximum n'arrivait à camoufler le bruit de la tempête. Oh nan... Cela faisait plus de trois jours qu'il pleuvait non-stop dans l'Upper East-Side, là où vivait une petite femme brune désespérée. Elle n'avait qu'une envie : Allez à Hawaii & y rester & cramer sous le soleil brûlant jusqu'à ce qu'on lui annonce que la pluie avait enfin cessé. Mais pour l'instant, elle était à New-York, dans son lit, sous la couette, la tête sous l'oreiller, la musique à fond détruisant ses oreilles. Le ciel gris ne pouvait qu'apporter un peu plus de tristesse à la jeune adulte. Avec ce temps, Juniper ne pouvait que restée chez elle & regarder la télévision jusqu'à n'en plus pouvoir.

Alors que la jolie brunette s'apprêtait à aller prendre une douche brûlante, quelque chose l'éblouie. Juniper reprit espoir. Vous savez, quand vous voulez absolument quelque chose, & que votre mère vous répond "Peut-être". Cette chose, vous la voulez tellement, que votre cœur bat à toute vitesse, & vous n'avez qu'une envie : que la réponse soit "Oui". & Bien là, c'était la même chose. Sauf que ce que Juni désirait, c'était savoir si c'était bien un rayon de soleil qui l'avait éblouie. Elle enleva ses écouteurs de ses oreilles. Ah ? La pluie s'était arrêtée. La maison était fermée, & il faisait très sombre. Juniper ouvrit une fenêtre et... SURPRISE ! Grand soleil ! Le ciel bleu était entièrement dégagé. Mais quel drôle de temps ! Un grand sourire s'afficha automatiquement aux lèvres de la belle brune. Et bien, il en avait mit du temps à se décider Mr Soleil ! Juniper monta les marches qui menaient à sa chambre quatre à quatre, & se dirigea de suite vers la salle de bain. Elle alluma l'eau à fond vers le froid. Rien de tel pour bien commencer une journée ! Une... Deux... Trois ! Juniper se jeta dans l'eau glaciale. Elle crut que son cœur s'était arrêté. Ses yeux allaient sortir de leurs orbites. STOP ! Elle tourna le robinet du chaud à fond, laissant l'eau chaude couler le long de ses cheveux mouillés. La chair de poule envahit tout son corps nu. Cela faisait du bien, un peu d'eau chaude. La douche froide, ça serait pour plus tard. Elle apprécia chaque seconde de sa douche. C'était tellement bon, de sentir la chaleur sur son corps entièrement dépourvu de vêtements inutiles. Des frissons, un sourire, & des sensations. La jeune fille ferma les yeux, & savoura ses derniers instants de bonheur sous une douche jusqu'au soir.

Après s'être séchée, elle fonça vers le dressing. Il fallait qu'elle se dépêche de sortir, si jamais le mauvais temps repointait le bout de son nez, qu'elle ait au moins put faire deux pas hors de la maison. Juniper regarda ses vêtements pendant dix bonnes minutes, puis, finit par enfiler un short en jean Diesel entouré d'une ceinture en cuir D&G, & une chemise à manches courtes Burberry. Après deux ou trois coups d'œil dans le miroir, elle se lissa les cheveux, se maquilla légèrement, & était fin prête à partir. Alala, cette Juniper... Même pour sortir seule elle avait besoin de se faire belle. Elle attrapa un petit sac dans lequel étaient déjà installés son portable son porte-monnaie ses lunettes de soleil Chanel vertes pomme, un paquet de Marlboro & son fidèle tube de mascara. Juniper enfila à la dernière minute sa paire de chaussures Tropéziennes & sortie en claquant la porte.

Le soleil tapait fort, & Juni enfila de suite ses lunettes. Elle ne savait que trop quoi faire de sa journée. Elle irait s'acheter une nouvelle paire de chaussures qui iraient super bien avec sa nouvelle robe. Ensuite, elle ferait les magasins, mangerait une salade, & irait se promener dans les rues de New-York, rencontrerait sûrement quelqu'un de sa connaissance, & passerait l'après-midi avec. Quel programme !

Après avoir engloutit sa salade vinaigrée, Juniper était pleinement satisfaite de sa matinée. Tout se déroulait selon ses plans. Elle avait trouvé une magnifique pare de chaussure noires Gucci, une mini jupe en soie blanche, un débardeur rose fuchsia, & plein d'autre petites gâteries.

Quand elle s'apprêta à quitté le restaurant, quelque chose vibra dans son sac. Juniper attrapa automatiquement son portable. Youpi ! Elle avait un ami ! C'était Anise qui lui proposait de la rejoindre au Jardin Botanique. & Bien, pourquoi pas ? Cela occuperait son après-midi, & en plus ce serait avec une personne qu'elle aimait. Juniper & Anise se connaissaient depuis un an bientôt. Le feeling n'est pas passé tout de suite, mais après avoir apprit à se connaître, elles sont devenues de bonnes amies & se voyaient assez souvent. Anise avait même confié à Juni qu'elle faisait parti ces dis "Prodiges". Quelle coïncidence ! Juniper était elle-même une prodige ! Bref, Juniper se leva de table, & alla à pas de course jusqu'a jardin botanique.

Sur le chemin, elle se rendit compte d'une chose : Elle n'avait encore jamais utilisé son pouvoir pendant la journée. Rien que le fait d'utiliser son pouvoir était jouissif. Juniper aimait son pouvoir, & en abusait peut-être un peu trop. La belle brune arriva au Jardin. Il y avait beaucoup de monde, mais elle reconnu tout de suite Anise. Un large sourire s'afficha sur le visage de la brune. Elle courut vers son amie. Une fois à ses côtés elle lui colla un gros bisou sur la joue droite.

Alooooors comment tu vas ?

[Oulalaaa, moi qui était censée ne pas faire long ! J'ai été prise d'inspiration XD. Je m’étonne moi-même !]

Comme elle l'avait pressenti, Juniper ne mit pas longtemps à trouver la jeune fille. Elle lui colla d'ailleurs une bise sur la joue tout en lui demandant comment elle allait. Tout en simplicité, mais avec une facilité déconcertante. Malgré le fait que la plupart des connaissances d'Anise soient toutes des personnes charismatiques, elle n'arrivait pas à en prendre de la graine pour réussir à avoir leur facilité. Néanmoins, Juniper était l'une de ses plus vieilles amies, bien qu'elle ne se connaissent que depuis environ un an : avant, elle valdinguait dans tous les quartiers de New York et sa périphérie, ballotée de foyer en foyer. Pas vraiment le temps de lier une amitié.

« — Génial, tu as vu ce soleil ? »
Anise connaissait assez bien son amie pour savoir que le fait qu'elles possèdent des dons n'était pas leur seul point commun. Elles fonctionnaient toutes les deux à l'énergie solaire, et l'hiver qu'elles avaient récemment passé le démontraient fortement. Combien de fois s'étaient-elles retrouvées chez l'une ou chez l'autre pour s'emmitouffler dans une couverture, avec un chocolat, un thé ou un café chaud en main, tout en discutant des derniers potins. Néanmoins, et bien qu'elle fut tentée de lire dans les pensées de June — cette dernière le lui avait formellement interdit après qu'elle l'ai utilisé sur elle dans le but de se venger de la jeune fille — , elle se contenta de poser une question bateau mais néanmoins importante dans une relation comme la leur.

« — Et toi ? Je ne t'ai pas interrompue en plein shopping, quand même ?! »
La jeune fille montra du doigt les sacs de Juniper. Cette dernière & elle avaient bien ri, la première fois qu'elles avaient fait du shopping ensemble. Habituellement, Anise détestait ça. Elle ne le faisait jamais, avant. D'abord, lorsqu'elle était plus jeune, l'argent n'était absolument pas au rendez-vous. Ses tuteurs ne lui donnaient jamais rien, heureux seulement les premiers jours de leur acquisition et la rejetant dès qu'elle manifestait trop d'étrangeté. Certes, elle avait reçu de l'argent, beaucoup d'argent à ses dix-huit ans. Un compte dont elle ne connaissait pas l'existence : celui de ses parents, qu'ils avaient légué à la jeune fille pour son dix-huitième anniversaire. Néanmoins, n'ayant pas été élevée à la sauce « je-m'habille-à-la-mode », elle avait continué de ne s'acheter que le strict nécessaire. Et depuis qu'elle connaissait Juniper, elle avait presque peur à chaque appel de son banquier.

Devant elles s'étendait un jardin de coquelicots, ces mauvaises herbes si belles et qu'Anise affectionnaient tant sans savoir pourquoi. Il y avait tellement de choses qu'elle savait, qu'elle sentait, sans en connaître la source, à cause de son amnésie. Parfois, elle aurait aimé pouvoir lire dans ses propres pensées, pouvoir fouiller au plus profond de son subconscient pour être capable de déterrer tous ces souvenirs enfouis. Soudain, une idée naquit au fin fond de son esprit. Anise en était incapable, mais June, elle, en était capable ! Du moins, le supposait-elle. Elle pouvait peut-être lui poser des questions et faire d'elle son pantin pour l'aider à se souvenir ? Un espoir naquit dans son coeur froid. Contrairement à Anise, June maîtrisait parfaitement son don. Elle en serait sûrement capable.

« — Dis, June... Je peux te demander un énorme service ? »
Elle hésita soudain. Elles s'étaient mutuellement promis de ne jamais plus utiliser leur don sur l'autre. Les dégâts causés étaient déjà suffisants, et leur amitié avait failli tomber à l'eau avant même d'avoir quitté le rivage. Est-ce que ça ne risquait pas de provoquer la même chose, même si la jeune fille était persuadée de le vouloir ? Vraiment ? En était-elle vraiment sûre ? Elle vivait avec cette paralysie depuis des années, et bien que les questions la dévorent, elle ignorait quel était le pire des supplices : ignorer ou, au contraire, connaître la vérité.

Invité

Les oiseaux chantaient au dessus des deux jeunes filles. L'une assise, l'autre debout devant elle. Juniper n'en pouvait plus. Après trois heures de marche intense dans les magasins, elle avait besoin de se reposer. & Si en plus elle le faisait en compagnie d'Anise, c'était tout bonnement parfait ! Elle scruta le paysage d'un air mélancolique. Il est vrai qu'elle était plutôt extravertie, comme fille. Elle n'a jamais cherché pourquoi, c'est sa personnalité, c'est tout ! Mais en revanche, ce n'était pas le cas de son amie Anise, qui elle était beaucoup plus réservée. Mais cela ne dérangeait absolument pas la jeune brunette. Après tout, elle, elle était sans aucunes gênes & pourrait parler avec n'importe qui sans se poser de questions. Mais le truc, c'est que Juniper a toujours, été comme cela. Elle n'a pas eu de déclic en se disant "Hey, mais si je devenais ouverte & extravertie ?". Elle ne se posait jamais de questions sur sa personnalité, en fait. Elle venait de demandé à son amie comment elle allait. Celle-ci ne tarda pas à répondre, avec enthousiasme.

- Tant mieux alors. Si j'ai vu ce soleil ?! Il a plus touuuute la matinée alors je peut te le dire, le soleil je l'ai remarqué ! Oh que oui !

Evidement, qu'elle l'avait remarqué, ce merveilleux soleil. Ce soleil qui apportait un peu de joie & de bonheur sur la ville de New-York. Ce soleil qui n'avait pas pointé le bout de son nez depuis tellement longtemps. Ce soleil tout simplement divin... Rien que d'y penser, cela donnait des frissons de bonheur à Juniper. D'ailleurs, elle portait toujours ses lunettes d'un vert pomme très éclatant, tellement que parfois elles éblouissaient des passants. Le fait de penser au soleil lui rappela de souvenirs. Elle & son amie Anise, assise près de la cheminée, enroulées dans des couettes bien chaudes & une tasse de chocolat chaud à la main, se racontant les derniers potins. Elle aimait tellement passé du temps avec Anise. A chaque fois qu'elle était avec elle, elle se souvenait de leur passé, quand elles se détestaient. & Dire que maintenant elles étaient liées comme les doigts de la main ! Juniper se souvint soudain de quelque chose : elle n'avait jamais avoué à Anise que la plupart des rumeurs qu'elle lui racontait étaient totalement fausses. Mais avec son "pouvoir", Anise avait sûrement dût le remarqué. Mais bon, c'était si amusant, le bon vieux temps..

- Ouii, moi ça va super ! Non non, t'inquiètes pas, je venais juste de terminer quand j'ai reçu ton message. & Puis de toute façon, j'avais prévu de traîner un peu cet aprèm, donc c'est mieux d'être avec toi !

Sur ces mots, elle finit par un large sourire. Souriante. Oui, Juniper était très souriante. & Le plus étonnant, c'était que ses sourires n'étaient jamais faux. Même si elle essayait de faire quelque chose d'hypocrite ou d'ironique, elle n'y arrivait pas. Bizarre, mais une personne souriante, c'est toujours plus agréable à supporter qu'une personne qui fait toujours la gueule !

Juniper était plutôt fière. Oui, parce qu'en quelques sortes, c'était elle qui avait initié Anise au shopping. Quand elle a rencontré cette dernière, elle ne voulait jamais sortir. Mais un jour, après avoir céder plus d'une vingtaine de fois, Juniper l'a emmenée de force au centre commercial. Et depuis ce jour, à chaque fois qu'elles font les boutiques ensemble, les deux, aussi bien l'une que l'autre dévalisent les magasins. Le shopping... Quoi de mieux pour se détendre ? Après tout, c'était un moyen très efficace pour faire passer le stress d'une journée terriblement agaçante, ou je ne sais quoi d'autre !

Soudain, Juniper vit un garçon fabuleusement merveilleux. Oh non... Elle ne pouvait pas le laisser partir ! Les deux jeune s'étaient interdit d'utiliser leur pouvoir l'une sur l'autre, mais pas l'une en présence de l'autre... June s'apprêta à entrer dans le cerveau de cet homme pour le retourner deux ou trois fois pour le convaincre de venir les abordées... Mais, Anise prit la parole. Sur le coup, Juni se figea. Elle pensait que son amie était entrée dans sa tête, & avait compris que Juniper était entrain d'utiliser son pouvoir. Son sang se glaça, son cœur arrêta de battre, & ses yeux ne bougeaient plus. Mais lorsque Juniper compris qu'Anise n'avait elle même pas comprit, elle se détendit, & son corps se réchauffa un peu.

- Oui bien sûr qu'est-ce que tu voudrais ?

Un service ? Bien sûr, après tout, Juniper pouvait presque tout faire. Elle espérait seulement qu'Anise ne voudrait pas qu'elle utilise son pouvoir sur elle. Elle pourrait tout faire sauf cela ! Mais en même temps... Elle l'aurait sur la conscience. Mais de toute façon, pourquoi Anise aurait besoin de cela ? Juniper était sûre qu'il ne s'agissait pas du tout de cela.

Elle aurait tellement voulu lire dans l'esprit de June à cet instant ! Si seulement elle avait pu savoir, deviner quelle serait sa réaction... Mais elle lui avait promis. Elle n'utiliserait pas ses pouvoirs sur June. Elle tiendrait sa promesse. Mais si elle refusait... Si elles se disputaient, et qu'elles perdaient leur amitié. Juste un coup d'oeil. Un minuscule, le temps d'entendre un mot, un seul, un indice qui pourrait préserver leur amitié, et elle laisserait l'esprit de June tranquille. « ... ne voudrait pas que j'utilise mon pouvoir sur elle. Je pourrais tout faire sauf ... ». Hoquet de surprise. Elle avait deviné, elle savait ! Elle ne pourrait jamais le lui demander. Elle... Elle venait de briser sa promesse. Et pour ça aussi, June allait lui en vouloir. Anise en prenait tout juste conscience. Un torrent de panique s'insinua en elle et elle roula des yeux en s'empressant de détourner la conversation.

Un sujet, vite... Si June se rendait compte qu'elle hésitait trop, elle se poserait des questions. A la fois pour ce qu'elle voulait lui demander, et également pour ce qu'elle venait de faire. Elle avait commis l'irréparable, sous une impulsion, dans l'espoir de préserver une amitié qu'elle avait tenté de détruire par la même occasion. Un violent mal de tête la prit. Un sujet, un sujet... Elle s'était enfin trouvée une amie, elle avait acquis sa confiance en même temps qu'elle avait donné la sienne à June. Dieu qu'elle détestait mentir...

—

Il y a... un garçon, en fait.

Dans quelle merde était-elle en train de s'embarquer ? Il n'y avait jamais de garçon. Jamais. Il y en avait eu un, à l'époque, mais il n'avait duré que cinq jours, et il avait sept ans de plus qu'elle. Pas l'idéal, en somme. Et ça datait de plus de deux ans, elle n'était alors qu'une adolescente déboussolée. Que savait-elle des garçons ? Qu'ils buvaient des bières, mangeaient des pizzas, étudiaient les maths appliqués, et adoraient parler de sexe, ou expérimenter. Surtout expérimenter. Elle n'était pas une adepte, elle. Pour l'avoir, il fallait la mériter.

—

Je l'ai rencontré sur la Cinquième Avenue, la semaine dernière et...

Anise n'y connaissait rien, en amour. Et apparemment, elle n'y connaissait pas grand chose en amitié non plus. Mais impossible de faire marche arrière maintenant. Elle venait tout juste de s'enterrer toute seule dans un dilemme monumental. Tout ce qu'elle savait, c'est qu'elle ne supporterait pas de perdre June. Jusqu'à présent, elles avaient été à égalité : chacune avait utilisé son don sur l'autre une fois. Mais maintenant... Maintenant, c'était Anise la fautive, la coupable. Pourtant, June avait tellement fait pour elle... Elle n'avait jamais dévoilé son secret, bien au contraire, elle l'avait aidé. Elle l'avait aidé, Anise ne lui avait jamais renvoyé l'ascenseur et maintenant, elle trahissait la seule promesse qu'elles s'étaient faites.

—

... et il est super beau.

Elle esquissa une légère grimace, dépitée par le piètre mensonge qu'elle venait de pondre, mais espéra que June ne la remarque pas. Elle ne pouvait risquer leur amitié de la sorte.

Invité

Une, deux, trois, quatre, cinq... Anise venait de demandé à Juniper de lui rendre un service. Cette Anise O'Maley qu'avait connu June si débrouillarde ! Cela faisait cinq minutes que personne ne parlait. Juniper s'impatientait, & se demandait ce qui pouvait bien trotter dans la tête de son amie. Elle était sûre qu'il s'agit d'un sujet délicat, difficile à aborder. Mais elle était très loin de se doutée de ce qui allait sortir de la bouche de son amie. Elle pensait qu'il s'agirait de quelque chose en rapport avec son secret. Prendre des précautions, qu'elle soit rassurée, que June ne l'ai dit à personne... Evidement, qu'elle ne l'avait dit à personne ! Quel genre d'amie serait-elle, sinon ?

Il est vrai qu'au niveau réconfort, Juniper était une professionnelle. Elle avait déjà réconforté tellement de fois son amie Anise. Mais elle détestait tellement voir les gens malheureux... Elle voulait le bonheur des gens, & en particulier d'Anise. Quand Juniper a rencontré Anise, celle-ci était si... Renfermée ! & La brune n'a bien sûr pas pût s'empêcher de la convertir à la "Juniperattitude". Programme : Joie, shopping, sourires, profité, soleil, garçons & bonne humeur ! & D'ailleurs, elle pensait que cela avait marché... Mais quelques fois, Anise retrouvait sa solitude, & cela avait le don de désespérer notre amie Juniper. La brunette en avait beaucoup fait pour sortir Anise de sa déprime constante, mais celle-ci culpabilisait sans-cesse en disait qu'elle ne faisait rien pour Junie. Mais au contraire ! Rien que le fait qu'elle ne soit pas la fille renfermée sans arrêt suffisait pour lui rendre la pareille !

Après un longue attente, Anise se lança. Un garçon ? Juniper avait envie d'exploser. Elle était si heureuse que son amie remarqua les garçons ! Oui, parce que June, elle, était une experte, mais en revanche, Anise avait l'air de s'en ficher royalement. Mais, elle, elle avait une raison. Juniper connaissait le passé de sa compagne, & elle savait qu'elle avait été amoureuse. Mais, elle connaissait également tous les périples, & les mésaventures. & Aujourd'hui, elle comprend un peu pourquoi Anise "craint" de tomber dans les bras d'un garçon. Bref, Juniper ne pût retenir sa joie. Un trèèèès grand sourire s'afficha automatiquement sur son visage angélique, & elle ne put s'empêcher de crier :

Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!! Mais c'est géniaaaal ! Ma petite Anise découvre les garçonnnnnns !! Haa ma chérie je suis fière de toi !

Ses mots étaient remplis de sincérité. Pas un seul faux. Pas un seul qu'elle ne pensait pas. Jusqu'à ce que... Aaah, le sourire qui trahit. Anise avait affiché un petit sourire en coin. Ce sourire qu'elle faisait systématiquement quand elle mentait. Le sourire de Juniper retomba de suite. Elle fronça les sourcils. Mais, elle ne voulait pas que l'amitié qu'elle portait pour Anise s'envole en quelques minutes pour une bêtise. Elle réafficha un petit sourire sur ses lèvres. & Puis, si jamais Anise entrait dans la tête de son amie, elle saurait que Juniper avait découvert son petit jeu. C'est pour cela que la jeune brune s'efforça d'être heureuse dans sa tête. Elle connaissait suffisamment bien Anise pour savoir quand elle mentait. Mais pourquoi mentait-elle ? Quel était le problème ? Le sujet qu'elle voulait aborder était-il trop délicat ? Dans ce cas, pourquoi ne faisait-elle pas confiance à Juniper ? Après réflexion, Juniper se demanda si Anise avait vraiment confiance en elle. Mais elle voulait tout sauf se fâcher avec elle. Elle savait très bien qu'Anise n'avait pas beaucoup d'amis, & en toute modestie, Juniper pensait qu'elle était la plus sincère avec elle.

Après deux ou trois minutes ahurissantes, June reprit un peu ses esprits. Il fallait qu'elle joue le jeu. Elle fit un sourire, ets'efforça de demandé des détails sur l'homme imaginaire de son amie :

Bref ! Tu l'as croisé où ? Tu veux que je fasse quoi ? Quand est-ce que tu me le présente ? Tu sais comment il s'appel ? & Il est beau... Très beau ? Beau comment ? Blond ? Brun ? & Ses yeux ? Bleus ? Verts ? Gris ? Marrons ? & Il est grand ? Ou petit ? Muslcé ? Bronzé ? Blafard ? Il a pas un trop gros nez ? Il est goufflu ? & Ses pieds... Il a pas de trop grands pieds quand même ?

La première fois où elle pensa dire la vérité à June fut lors de sa première interjection. Elle était fière d'elle... Aucun besoin de scruter ses pensées pour comprendre qu'elle était sincère, ça se ressentait même dans le ton de sa voix. Anise détestait vraiment, vraiment mentir... Pendant la minute qui suivit, Anise prit carrément conscience de ce qu'elle venait de faire. June restait silencieuse, et ce silence la brisait un peu plus à chaque seconde. Ces dernières, d'ailleurs, semblaient chacune durer des heures. Et, au fur et à mesure que June énonçaient toutes les caractéristiques possibles & imaginables, qu'elle feignait d'être pleinement intéressée par ce mensonge éhonté — car elle n'était pas dupe, et Anise le comprit parfaitement —, des larmes se formèrent jusqu'à la barrière de cils de la jeune fille. June avait compris ; elle ne savait pas, mais elle avait compris, et elle attendait qu'Anise soit prête à parler. Elle ne la forçait à rien. Elle n'utilisait pas son pouvoir sur elle, au moins. Anise lui devait des explications ; maintenant qu'elle savait que June savait, inutile d'aggraver en plus la situation en faisant mine de ne pas savoir qu'elle savait que June savait. Mal de tête qui reccomence.

—

June, je... Je suis tellement désolée ! Je voulais juste... j'avais peur pour nous, et pourtant j'ai fait exactement ce qu'il ne fallait pas faire ! J'ai...

Un sanglot se bloqua dans sa gorge mais elle le chassa rapidement. Elle n'était plus une enfant, elle ne pouvait plus se permettre de pleurer dès que quelque chose n'allait pas en priant pour qu'on la prenne en pitié et qu'on ne lui en veuille pas. Il était tant d'assumer ses actes et de grandir un peu. Si elle restait enfermée dans sa carapace pour tout jour en fuyant tout, elle ne grandirait jamais. L'amitié était faite de hauts et de bas. Là, elle expérimentait les bas-fonds, mais elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même. Elle plongea son regard dans les lunettes — qu'elle adorait, elle l'avait répété à June une bonne centaine de fois —, et inspira si fort qu'elle crut que son abdomen allait craquer. Enfin, elle se décida à reprendre la parole.

—

J'ai pénétré tes pensées et j'ai entendu que tu n'accepterais jamais d'utiliser ton pouvoir sur moi si je te le demandais alors j'ai changé de conversation mais, tu sais, je ne me suis pas contrôlée, c'est venu tout seul, j'avais tellement peur de ta réaction à ma question que je n'ai même pas réfléchi aux conséquences de mes actes ! Je sais que j'ai brisé notre promesse...

June devait vraiment lui en vouloir à mort. Anise baissa les yeux, déconcertée. Ses excuses ne servaient à rien, elles étaient plates, elles n'arrangeaient rien, ne faisaient que l'enfoncer. Là encore, elle refusait d'endosser la responsabilité de ses actes, attaquant une impulsivité soudaine. Elle avait tellement honte d'elle-même, elle était tellement déçue de s'être laissée aller si facilement ! Les paroles qu'elle venait de prononcer, elle les avait dites à une vitesse hallucinante, et elle rougissait maintenant jusqu'aux oreilles, qui prirent une teinte rosée, alors qu'elle cachait ses yeux derrière les cheveux qui tombaient devant.

—

Je suis vraiment... vraiment désolée.

Elle n'osa pas demander une réponse, encore moins une seconde chance. Elle courba le dos, attendant sa sentence, les yeux toujours rivés sur le sol.

Invité

- Hmmm...

Ce bruit fût le seul qui réussit à s'échapper des lèvres fines de Juniper. Elle ne savait pas quoi penser. & Encore moins ce qu'elle devait dire ? Elle devait dire quelque chose, ça c'était sûr ! Mais quoi ? Telle était la question. Elle savait qu'elle ne devait pas laisser le silence la devancer, mais elle était tout à fait impuissante à ce genre de situation. Que pouvait-elle faire, de toute façon ? Que pouvait-elle bien dire ? "Je te déteste & ne veux plus jamais te revoir salope". Non, certainement pas. "Oh, mais ce n’est pas grave ma chérie j'oublierai très vite & on fait comme s'il ne s'était rien passé du tout !". Non, encore moins. A cet instant précis, Juniper Lisa Smith se sentait confuse. Impuissante. Faible. Elle se sentait encore plus impuissante que si elle s'était retrouvée devant un énorme monstre qui voulait la dévorée toute crue. A ce moment même, elle avait envie de serrer Anise dans ses bras, de rentrer chez elle, se glisser dans sa couette propre marquée de son odeur, & dormir... Dormir & ne plus jamais se réveiller. Malheureusement, elle se devait d'affronter la réalité, la sieste serait pour plus tard. Elle était trop fière pour se mettre à pleurer. Je ne dis pas qu'elle ne pleure jamais. Mais ça n'était pas le moment.

Juniper se redressa, & se leva sur ses deux jambes. Elle fit glisser ses lunettes sur sa tête. Si elle devait parler sérieusement à Anise, autant qu'elle le fasse en la regardant sans cette barrière verte. Juniper tremblotait. Elle avait une envie de gifler Anise qui la démangeait. Mais elle devait se retenir. Cet acte serait tout simplement absurde & inutile. Elle devait paraître crédible & sérieuse, sans une once de ridicule. Elle voulait mettre les choses au point. Elle était tellement déçue de l'attitude de son amie... Elle pensait pouvoir lui faire confiance. Elle ne lui en voulait pas d'avoir utilisé son pouvoir sur elle, tel un cobaye, elle lui en voulait de lui avoir menti, & d'avoir trahit leur promesse. & Puis, qui ne savait pas que Juniper Smith détestait qu'on l'utilise pour tester ses pouvoirs... Elle se sentait comme un animal, un cobaye quoi. Anise était entrain de faire un long discours à toute vitesse. Stop ! Juniper stoppa son amie en lui pressant les joue de son indexe & de son pouce. Elle savait déjà tout ce que sa complice lui racontait. Pourquoi s'attarder sur la question ?

June baissa son bras pour le replacer là où il était, le long de son corps. Anise s'était tue. Mince, maintenant c'était elle qui devait prendre la parole. Que dire ? Elle avait tant de choses à dire, mais serait-elle à la hauteur ? Oh non, elle allait craquer ! Elle sentit sa gorge se nouer sous la pression. Si ça continuait, elle allait éclater en sanglots. Mais bon, au point où elle en était, c'était pas bien grave. & Puis, elle avait déjà pleuré tellement de fois dans les bras d'Anise. C'était l'une des seules personnes en qui elle avait assez confiance pour faire ce genre de chose. Mais, apparemment, elle s'était trompée. Peut-être avait-elle été aveuglée par la confiance. Elle se sentait humiliée, presque trahie.

Soudain, Juniper eut une crise d'angoisse. Elle se sentit enfermée. & Qui ne sait pas que Juniper est une grande claustrophobe ? Elle se sentait très mal. & Malheureusement, elle connaissait la seule issue : tout balancer. Il fallait qu'elle parle à Anise très sérieusement. Mais elle ne savait pas par où commencer ! Elle se sentait tanguer, & savait qu'elle pourrait tomber à n'importe quel moment. Mais le courage triompha, & Juniper finit par se lâcher.

- Anise. Tu m'as déçue. & Je sais que tu le sais. Je me sens profondément humiliée. Trahie. Ou tout ce que tu veux. Là, sincèrement j'ai une envie de te gifler qui me démange. Alors quoi, je ne peux plus avoir confiance en toi ? C'est pas le fait de t'avoir servi de cobaye qui m'attriste le plus, mais le fait que tu n'ai pas pu résister à l'envie de trahir notre promesse. Serais-tu redevenue la fille que tu étais avant de me rencontrée ? Ou bien peut-être que tu l'as toujours été, & que j'étais incroyablement aveuglée par la fierté de t'avoir sortie de ton trou. Je ne sais plus quoi penser. Est-ce que je peux oui ou non avoir confiance en toi, Anise Rosalie O'Maley ? Es-tu une vraie amie ?

Sur ce long discours,

s'était mise à pleurer comme -voir pire- une madeleine. Les larmes chaudes coulaient sur ses jouent rouges de colère. Ses yeux plissés étaient inondés de cette substance salée qui roulait sur son visage. Tant pis pour la "fierté", ça faisait bien de se lâcher. Elle ne put résister, & prit Anise dans ses bras. C'est dans un moment de tendresse pure que se finit les mots de June. Elle pleurait dans les bras de son amie, la rancune ayant prit un chemin différent du sien. Puis, elle glissa des petits mots à l'oreille de son amie.

Anise. Je t'aime, & ça, rien ni personne ne pourra le changer. Je ne veux pas te perdre !

Silencieusement, sans jamais relever les yeux sur son amie, Anise l'avait écoutée sans jamais l'interrompre. Elle avait encaissé chaque parole, senti chaque pique s'enfoncer dans son coeur. Elle l'avait senti et, de toute façon, elle le méritait. Elle avait la sensation d'être une petite enfant qu'on sermonerait parce qu'elle aurait une grosse, une énorme bêtise. Et puis, de toute façon, elle ne pouvait qu'acquiescer. Tout ce qu'elle disait était terriblement et fatalement véridique. June voulait la gifler. Anise n'y tenait pas vraiment mais, s'il le fallait, elle y était prête. Elle était loin d'avoir beaucoup d'honneur, et se ratatinait souvent devant les plus forts qu'elle. Et elle avait encore raison, lorsqu'elle disait qu'elle l'avait sorti d'un trou. La timidité, la peur, le désespoir, tous ces sentiments l'habitaient depuis tellement longtemps avant qu'elle ne rencontre June ! Certes, ils l'habitaient encore, comme ils l'habiteraient toujours, mais elle sentait bien que son amie avait contribué, en majorité, à faire d'elle ce qu'elle était en train de devenir. Elle se mordit violemment la lèvre inférieure en laissant couler sa première larme, qui glissa le long de sa joue de pèche avant d'aller s'écraser sur un brin d'herbe.

Et puis, l'attitude de Juniper changea et Anise eut tout juste le temps de relever la tête avant de recevoir la jeune fille en plein torse. Et quand elle prononça les mots magiques, Anise craqua à son tour et un hoquet de bonheur traversa ses lèvres entrouvertes alors que d'autres larmes venaient fleurir ses joues. Elle serra à son tour son amie dans ses bras, du plus fort qu'elle pouvait.

Moi non plus, vraiment... Je veux dire, jamais ! Je te promets de ne plus jamais recommencer. Et cette fois, je tiendrais ma promesse.

L'étreinte dura encore un instant, dont Anise profita de chaque instant. Elle avait une amie. Une vraie. La première qui le lui disait clairement, depuis toujours. Elle se sentait... totalement bouleversée. Elle repoussa finalement doucement son amie, plantant son regard dans le sien, avant de prononcer quelques paroles.

Et en plus, maintenant, t'es le droit d'utiliser ton don sur moi à mon insu une fois. Une sorte de coupon bonus sans date d'expiration.

Elle se dit qu'il était bon qu'elle instaure une légère dose d'humour, histoire de détendre l'atmosphère qui était carrément devenue électrique à plusieurs mètres alentours. Elle le sentait elle-même, elle avait eu genre le stress de sa vie, impossible d'oublier cette sensation de honte et de désespoir qui l'avaient envahie à cette instant. Pire que quand on l'avait retrouvée, un matin, dormant sur un banc de Central Park. Pire que quand tous les élèves de primaire s'étaient moqués d'elle parce qu'elle était amnésique, lorsqu'elle avait repris l'école juste après la mort de ses parents. Oui, la sensation de perdre June était largement supérieure à celles qu'elle venait d'énoncer.

Et... Y'a pas vraiment de garçon, hein. Enfin, j'imagine que t'avais deviné, mais au cas où tu penserais que ... Désolée. Tu étais fière de moi alors qu'en fait, il y a toujours... personne.

Elle lui lança encore une fois un regard désolé et plein d'espoir, encore désarçonnée par les paroles qu'elle venait d'entendre. Evidemment, elles se connaissaient depuis un an, elles savaient bien qu'elles s'appréciaient mutuellement, mais elles ne se l'étaient jamais clairement dit. Maintenant, c'était fait. Et elles pouvaient reprendre à zéro. Ou du moins, Anise l'espérait-elle.

Invité

- Bon, on verra plus tard pour la vengeance. & Si on allait prendre une glace ?

- Oh mon Dieu ! Anise, ça te vas pas de pleurer ! Regarde moi ça !

-

Ahahahaa ! Finalement, petite vengeance rapide ! On est quittes ?

Anise fut légèrement effrayée par le rire machiavélique de son amie lorsque celle-ci lui avait dit qu'elle lui était redevable et que, par conséquent, elle pouvait utiliser son pouvoir sur elle. Pour qu'elles soient quittes, c'était normal ! « Ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas que l'on te fasse. » Anise détestait lorsque June utilisait son don sur elle, il était donc compréhensible que cette dernière déteste lorsqu'Anise pénétrait dans ses pensées. La jeune fille fut néanmoins soulagée lorsque June reporta la vengeance à plus tard au profit d'une glace. Comment refuser ? Anise emboîta le pas de son amie en attrapant son sac au passage. Même dans ce monde qu'ils disaient parfait, les glaces n'étaient malheureusement pas encore gratuites.

Contrairement à June, Anise n'apportait pas beaucoup d'importance à son apparence physique. Certaines personnes la trouvaient charmante, et le fait qu'elle ne se maquille que très peu lui donnait un air innocent, disait-on, qui ne lui déplaisait pas. On la qualifiait souvent de beauté naturelle et, lorsqu'il lui arrivait de se maquiller, sa beauté était alors décuplée. Mais, malgré tous les efforts de June pour la convertir également au maquillage compulsif, Anise restait la même, naturelle dans presque toutes les circonstances. En général, elle se contentait d'un peu de mascara, et du gloss lorsqu'elle était particulièrement de bonne humeur. Sa peau était particulièrement lisse et douce, sans aucun défaut, et elle était loin d'avoir besoin de maquillage pour cacher ou embellir quoique ce soit. Et puis, pourquoi voudrait-elle à tout prix être belle ? Elle ne souhaitait pas tant que ça attirer les regards des hommes. Elle n'était juste pas ce genre de fille.

Oh, mince...

Elle essuya rapidement ses joues avec un mouchoir qu'elle trouva dans son sac — son sac était une sorte de gros fourre-tout, et elle y mettait tout et n'importe quoi, mais arrivait toujours à s'y retrouver et ne faisait jamais de découvertes inopinées comme un chewing-gum moisi ou un bout de biscuit rassis. Non, Anise était définitivement bien organisée, et bien que ses yeux fussent encore larmoyants, elle réussit à ressembler à quelqu'un de parfaitement normal en quelques secondes seulement, et juste avec un mouchoir. Elle piocha dans la trousse de secours de son amie un mascara et s'en appliqua une légère couche, histoire de. Mais apparemment, June ne l'avait pas décidé ainsi et s'était emparée de son visage pour y inscrire ce qui semblait être un tableau de Picasso. Elle subit ses assauts en grimaçant, luttant de toutes ses forces pour ne pas s'éloigner brusquement de son amie. Finalement, lorsqu'elle la lâcha enfin, elle souffla sur son nez où il semblait qu'un gros amas de poudre s'était formé.

Soudain, Anise releva la tête comme si on venait de l'appeler et remarqua un jeune homme qui s'approchait d'elle avec détermination. Merde, que lui voulait-il ? Il était... Particulièrement beau. Elle avait bien envie de l'embrasser. Ses lèvres étaient... pulpeuses, elles invitaient vraiment à la décadence. D'ailleurs, il semblait que cet inconnu pensa la même chose car il s'empara de sa taille fine et plongea littéralement sur elle, scellant leurs lèvres dans un baiser passionné. Et il embrassait bien, en plus, le bougre ! Anise, bien que rougissante jusqu'aux oreilles, répondit activement aux assauts de la langue du jeune inconnu, suivant simplement la petite voix dans sa tête qui lui disait de se laisser aller.

Soudain, d'un même geste, Anise et l'inconnu se décollèrent l'un de l'autre, atterrissant à plusieurs mètres l'un de l'autre. Il lui lança un regard encore plein de désir mais surtout d'étonnement et de gêne. Il bégaya quelques mots.

Désolée, je...

Anise, elle, était incapable de prononcer un seul mot. Elle était... complètement désorientée. Elle venait d'embrasser passionnément un inconnu. Un truc qui ne lui était jamais arrivé : un truc qui était censé ne jamais lui arriver ! L'inconnu s'éloigna rapidement, titubant légèrement, et Anise posa un regard meurtrier sur June qui était morte de rire à côté d'elle. Pendant cinq secondes, la jeune fille lui en voulut à mort et puis, finalement, son rire devint contagieux et elle se mit également à rire, les joues roses et les lèvres encore brûlantes. Des larmes coulèrent sur ses joues alors qu'elle se tenait les côtes douloureuses.

Tu es vraiment dingue, il... il m'a littéralement mangé la bouche !!

Invité

Drôle... Très drôle. Juniper était là, entrain de se tordre de rire aux côtés d'Anise. Elle avait tellement mal au ventre qu'elle avait l'impression de se prendre ses coups de poing dans le ventre. Mais ce moment était tellement bon qu'elle n'avait pas envie de s'arrêter. Elle avait envie de continuer, de rire, de rire encore & encore. Ne jamais pouvoir s'arrêter. Les larmes s'accumulaient aux coins de ses yeux marron. Sa bouche était entre-ouverte, laissant apparaître ses dents blanches. Elle était pliée en deux. Son nez était retroussé, comme celui d'un petit lutin.

Après 15 bonnes minutes de rigolade, June n'en pouvait plus. Elle manquait d'air, il fallait qu'elle respire ! Vite ! Elle inspira profondément, en fermant les yeux, essayant de se calmer. Elle avait un immense sourire aux lèvres, et avait envie de recommencer une bonne centaine de fois. Mais elle se devait de se contrôler. Juniper se reprit en main, et lâcha deux, trois notes d'un rire très aigu. Elle reprit son air sérieux et prit Anise par le bras. Elle lui fit un large sourire.

- Allez viens, cette fois on va la prendre cette glace.

Juniper et Anise marchèrent pendant un bon moment, se parlant, racontant tout et n'importe quoi. Comme de bonnes amies le feraient. A ce moment précis, June était tellement heureuse. Mais en même temps, elle sentait comme un vide en elle. Elle était tellement comblée par l'amitié que lui apportait Anise, et tous ses autres amis. Mais elle avait besoin de plus. Elle voulait être... Amoureuse. Elle voulait un amoureux ! Quelqu'un qui la prendrait dans ses bras quand ça n'irait pas, quelqu'un qui serait tendre, qui lui offrirait des cadeaux, qui lui dirait des mots doux, qui l'aimerait, qui la chérirait, qui l'embrasserait... Elle en avait vraiment besoin en ce moment. Mais elle n'imaginait pas sa vie sans ses amis. Rien que cette pensée la fit sourire, et elle ne se gêna pas pour déposer un bisou sur la joue de son amie. Elle la regarda, puis la prit dans ses bras.

- Oh Anise mais qu'est-ce que je ferais sans toi...

Juniper se décolla de son amie, et lui fit un sourire désespéré. Elle rigola, puis se blottit contre elle.

- J'en ai maaaaarre ! Je veux un amoureuuuux !!

Elle rigola deux trois notes, puis se remit marcher, main dans la main avec son amie. Certains les regardaient bizarrement, pensant sûrement qu'elles formaient un couple. Et bien qu'ils aillent se faire foutre ! Et puis de toute façon, si elles formaient un couple, elles formaient le plus beau couple du monde entier !

Arrivées près du marchant de glace, Juniper eut une petite idée. Elle regarda les parfums qu'il proposait. Elle avait bien envie de... Fraise ! Elle se concentra, et fixa le marchand. Il lui rendit son regard, avant de sourire aux deux jeunes filles.

- Bonjour mesdemoiselles ! Pour de belles filles comme vous, ça sera gratuit !

Juniper avait réussi son coup ! Elle fit un petit sourire discret à Anise, avant de lui dire:

- Aloooors tu veux quoi ?

Invité

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