Quel dilemme cornélien ; MMOA ou une des multiples boutiques chics dont regorgeait la Cinquième avenue ? Le Metropolitan Muséum of Art permettrait à Luca de s’offrir un moment de détente tout en découvrant de nouvelles choses, bien qu’elle y aille régulièrement et qu’elle doutait qu’il y ait des nouveautés toutes les semaines. D’un autre côté, elle manquait cruellement de nouvelles fringues et son armoire était sur le point de l’injurier à chaque fois qu’elle ouvrait ses portes. Les boutiques que comptait la cinquième avenue étaient réputées pour être hors de prix et la clientèle était en majorité composée de riches femmes siliconées qui n’avaient rien d’autres à faire que de faire chauffer les golden cartes de leurs maris qui eux se tuaient au travail jour et nuits. En ce qui concernait Luca, elle gagnait son argent toute seule, sa galerie qui exposait ses photos fonctionnait plutôt bien ces derniers temps et l’argent coulait à flot si je puis dire. Bref, elle avait une folle envie de dévaliser les boutiques et pour une fois, de faire chauffer sa carte bancaire mais elle voulait également visiter pour la énième fois le MMOA. Conclusion : elle était coincée devant le MMOA, tiraillée entre les deux options qui s’offraient à elle.
C’était plutôt agaçant, étant donné que la jeune femme s’était spécialement levée tôt ce matin. Bon d’accord, elle avait été tirée du lit brutalement par un coup de sonnette de son frère qui était passé lui emprunter quelque chose, mais tout de même, si elle avait su qu’elle aurait eue ce choix complexe, elle serait retournée se coucher. Étant une grande dormeuse, ce n’aurait été aucunement difficile de se frayer un chemin vers les bras de Morphée. A la place, la petite blonde s’était extirpée du lit et avait commencée sa journée à onze heures du matin. Pour certaines personnes, ce serait un crime prémédité, elle aurait été torturée pour s’être levée si tard et, qui plus est, encore fatiguée mais pour la demoiselle c’était tout à fait normal de dormir autant. Il est bien connu qu’il faut bien dormir pour avoir une bonne peau et être en forme non ? Luca prenait donc ce conseil au pied de la lettre. Enfin, jusqu’à aujourd’hui.
Après avoir copieusement déjeunée, la blonde qui ne dépassait pas le mètre soixante, s’était attaquée à une tâche cruellement difficile ces derniers temps : l’habillage. Comme dis plus haut, son armoire était remplie de vêtements à faire saliver n’importe quel personne normale, mais sa penderie était remplie de vêtements tous usés jusqu’à la moelle. C’est dire si la jeune britannique ne faisait que rarement les magasins, lorsque son emploi du temps ainsi que son portefeuilles lui en donnait la permission, mais tout de même, là elle avait dépassée les bornes. A quand remontait sa dernière séance de shopping digne de ce nom ? Trois, quatre voir cinq mois ? Rien qu’en y pensant, Luca sentit ses fines jambes parcourues d’un énorme frisson. D’accord, elle n’était pas très portée sur la mode mais ce n’était pas pour ça qu’elle n’aimait pas de temps en temps s’habiller « à la mode ». Il faut cependant avouer que Luca a un style vestimentaire bien à elle. Mais nous ne sommes pas là pour parler d’elle. La jeune blonde en question avait jetée son dévolu sur un jean troué à divers endroits et sur un t-shirt blanc où la légendaire Marilyn Monroe posait de façon glamour sur un sofa. Bien que les siècles aient passés, Marilyn restait gravé dans l’histoire du monde. Luca l’avait connu grâce à ses grands-parents, qui lui avait parlé brièvement de cette icône mondial. Intriguée par cette femme qui avait tout d’une femme normale, elle fit plusieurs recherches à son sujet. La blonde eue un vrai coup de cœur pour cette pulpeuse femme et si vous entrez chez elle, vous pourrez voir quelques tableaux la représentant. Inutile de préciser le coût exorbitant des images.
Enfin bon, Luca était encore assise sur ce banc, devant le MMOA, tiraillée entre ces deux choix. De toute façon, elle savait qu’elle finirait par faire les deux activités. Luca pouvait être extrêmement têtue.

Armelle posa ses yeux bleus sur la montre qui ornait son poignet droit. Il allait être quinze heures trente et elle n'avait toujours pas de nouvelles de Michelle. Oh ! Aurais-je omis de préciser qu'elle n'allait tout de façon pas être seule pour faire une de ces activités ? La petite blonde avait rendez-vous avec Michelle K. Salinger, une récente amie qu'elle avait rencontrée dans des circonstances, disons peu habituelles. Luca avait beaucoup appréciée la belle brune, et un lien particulier les unissait depuis leur rencontre. Bref, via SMS, elles avaient décidées de passées l'après-midi ensemble, histoire de faire plus amples connaissances et de s'amuser un peu. Les deux jeunes filles étaient âgées toutes les deux de vingt-trois ans, elles avaient donc plus ou moins la même vision des choses, ou du moins c'est ce qu'il y paraissait.
Luca sortit son portable vers quinze heures trente-cinq et envoya un texto à son amie.

- « Michelle, where are you ?
Je suis devant le MMAO ! Je t'attends. xoxo. L. »

Impatience, quand tu nous tiens ! Luca le savait, elle n'avait aucune patience. Ça l'agacait de devoir attendre, que ce soit dans la file du supermarché ou lors d'un entretien d'embauche, elle n'aimait pas perdre son temps à compter combien de tâches maculaient le mur de la salle d'attente. Quel nom horrible et quelle pièce si agaçante ! N'avez-vous jamais observé les personnes qui se trouvaient à vos côtés dans cette salle ? Luca, elle, avait déjà fait l'expérience plusieurs fois, et d'ailleurs elle le regrettait à chaque fois. Les gens se comportaient bizarrement, mais elle n'était pas le bon exemple pour se permettre de qualifier les autres de bizarre. Plongée dans ses pensées, Luca sentit son portable vibrer.